Rio de Janeiro, correspondance.
Le secteur pétrolier brésilien connaît une vraie révolution. Dix des grandes compagnies pétrolières internationales viennent d'ouvrir des agences à Rio, et soixante, parmi lesquelles Elf et Total, négocient des contrats de partenariat. L'optimisme est de rigueur: 9 milliards de dollars (54 milliards de francs) seraient investis dans le secteur en deux ans et 280 000 emplois créés, notamment dans la région de Rio où se trouvent les plus grands gisements. D'ici trois ans, le Brésil devrait ainsi subvenir à ses besoins en extrayant 1,6 million de barils par jour, contre 1 million actuellement. Ce grand remue-ménage est la conséquence de la fin du monopole de Petrobras, la compagnie d'Etat qui, depuis quarante-quatre ans, était la seule autorisée à prospecter, transporter, importer et, dans une certaine mesure, raffiner le pétrole. Petrobras a par ailleurs sa propre branche de distribution, Petrobras BR, qui détient 40% du marché des stations-service. Esso, Shell et autres Texaco ont certes pignon sur rue, mais doivent s'approvisionner auprès de la société nationale. Petrobras détenu à 81% par l'Etat est obligé de revendre son pétrole à des tarifs subventionnés et se plaint d'un manque à gagner de 7 milliards de dollars qui l'empêche d'investir dans la prospection. Sur les 29 gisements potentiels, seuls 8 sont exploités.
Au Brésil, Petrobras est plus qu'une simple entreprise, c'est un mythe. L'attribution de son monopole avait couronné la gran