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Libération

Air France s'entrouvre à la Bourse et s'offre à ses pilotes. Le gouvernement rendra public lundi le projet de privatisation partielle.

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publié le 21 février 1998 à 18h45

Pour les nostalgiques de la maison Air France ­ s'il en reste ­, la

privatisation de la compagnie nationale relève du sacrilège. Un peu comme si une grande ambassade française passait dans le secteur privé. Le gouvernement s'apprête pourtant à proposer une version allégée de l'ouverture du capital d'Air France, avec une entrée en Bourse relativement symbolique, inférieure à 20%. Là où Christian Blanc, l'ancien PDG du groupe, souhaitait une «vraie privatisation» avec un désengagement de l'Etat sur plus de 50% du capital de l'entreprise, son successeur, Jean-Cyril Spinetta, a proposé en janvier au gouvernement un schéma où les pouvoirs publics conserveront entre 51 et 60% du capital. Lundi matin, le ministre de l'Economie et des Finances Dominique Strauss-Kahn et le ministre des Transports Jean-Claude Gayssot, devraient exposer un projet de privatisation partielle de la compagnie qui devrait ressembler en tous points ou presque à celui du PDG d'Air France.

Au programme: introduction en Bourse, actionnariat salarié et une grosse tranche de capital réservée aux pilotes. Même si le gouvernement n'a pas vraiment l'espoir de susciter le même engouement pour les actions Air France que pour celles de France Télécom (qui ont augmenté de 50% depuis leur émission), il espère tout de même que la mise sur le marché des titres de la compagnie sera bien accueillie et permettra de leur donner une certaine liquidité. Selon toute vraisemblance, l'Etat devrait placer 3 milliards de francs sur l