Jacques Calvet, qui fut le patron de PSA Peugeot-Citroën jusqu'en
septembre, est-il responsable du bouillon financier de l'année 1997? On se souvient que le 12 février, la direction du groupe automobile créait la surprise en annonçant une perte de 2,5 milliards de francs pour 1997. La manière avait surpris: la publication des comptes était attendue pour le 25 mars. Le fond aussi: les analystes tablaient sur un bénéfice net d'environ 1 milliard de francs. Jean-Martin Folz, le nouveau président de PSA, a donc décidé de nettoyer les comptes. Pour 4,4 milliards de provisions, tout y passe: échec en Inde et en Chine (520 millions), plans sociaux (900 millions), arrêt des vieux moteurs diesel, nouvelle comptabilisation des voitures vendues dans le réseau, etc. Mais surtout, une jolie bourde financière. Début 1997, le directoire de PSA prend une décision osée: couvrir toute son activité en Grande-Bretagne contre le risque de baisse de la livre après les élections législatives du mois de mai, qui vont porter Tony Blair au pouvoir. «La livre était, pensions-nous, à son plafond avant les élections, explique-t-on au siège du groupe. Nous avons donc "vendu d'avance l'ensemble de notre chiffre d'affaires au Royaume-Uni, soit 2 milliards de livres, au prix de 9 francs la livre, cours de l'époque. Si, comme nous le pensions, la livre avait regagné son cours de 8 francs, nous aurions empoché 18 milliards de francs au lieu de 16. Mais c'est l'inverse qui s'est produit.» Immédiatement après