Bruxelles (UE). De notre correspondant.
Le TGV-est va finir par faire pâlir le monstre du Loch Ness. Car le financement de ce projet à la rentabilité douteuse est, une nouvelle fois, remis en cause. Ainsi, à peine le gouvernement vient-il, après des années d'hésitation, de se décider à lancer les travaux d'ici 1999 que l'une des sources de financement menace de se tarir. La Commission européenne vient, en effet, de faire savoir qu'il n'était pas question d'accorder les 2 milliards de francs, prélevés sur le budget communautaire, sur lesquels Paris comptait.
Le Britannique Neil Kinnock, commissaire au transport, de passage à Paris jeudi, a rappelé à Jean-Claude Gayssot, le ministre des Transports, que les fonds européens destinés à financer les «Grands travaux» n'étaient pas extensibles à l'infini. Pour la période 1995-1999, les Quinze ont, de fait, prévu une enveloppe limitée à 1,8 milliards d'écus (environ 12 milliards de francs) pour aider à la réalisation des quatorze réseaux de transport transeuropéens (rail, route, aéroport, etc) que le Conseil européen de Essen, en décembre 1994, a jugé «prioritaires». Un règlement européen de 1995 -voté par les quinze gouvernements- a même décidé que la participation de l'Union ne pourrait en aucun cas être supérieure à 10% du coût total. Or, la facture du TGV devrait avoisiner les 18,7 milliards de francs. Donc, 10% de cette somme, ça ne donne pas 2 milliards mais 1,87 milliards (la France a déjà reçu 430 millions de francs pour réal