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Libération

Les conséquences de la crise asiatique. Le G7 veut faire payer les banques.Ce week-end à Londres, le Japon a été rappelé à l'ordre.

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publié le 23 février 1998 à 18h46

Qui va régler l'ardoise asiatique? Réunis ce week-end à Londres, les

pays du G7 ne se sont guère apitoyés sur les salariés thaïlandais, coréens ou indonésiens qui risquent de se retrouver au chômage. Leur principal souci: comment l'Occident va-t-il amortir la crise en Asie, comment répartir le fardeau entre Europe, Etats-Unis et Japon, entre pouvoirs publics et investisseurs privés?

On le sait, le FMI a décidé de débloquer plus de 100 milliards de dollars pour sauver les pays asiatiques de la banqueroute. Il n'était pas obligé: après tout, les investisseurs privés, qui s'étaient rués sur l'eldorado asiatique avant de partir en courant, n'avaient qu'à prendre leurs pertes. Ils ont misé, ils ont perdu, tant pis pour eux. Mais le FMI se sent responsable du nouvel ordre mondial. Il est donc intervenu pour sauver la libre circulation des capitaux. Ce faisant, une bonne partie des dollars débloqués par la puissance publique (le FMI) vient amortir les pertes du privé (banques, fonds de pension") A Londres, il a quand même été question de «moral hazard» ­ en français: aléa moral. Sous-entendu, les capitaux privés doivent eux aussi régler une partie de l'ardoise asiatique. «Ils ont pris des risques en Asie, souligne un membre de la délégation française. Il ne faudrait pas qu'ils soient abusivement protégés par une assistance publique.» Le communiqué final du G7 reprend cette antienne: «Le jugement du secteur privé à été inadéquat dans de nombreux cas. Il est nécessaire de créer des inc