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Libération

Traquer ces cadres qui en font trop. Travailler moins prend un temps fou Se limiter à 42 heures pose de sérieux problèmes d'organisation à Denis, ingénieur.

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publié le 23 février 1998 à 18h47

Denis, la quarantaine, est ingénieur chef d'un service dans une

entreprise de haute technologie. Habitué à travailler 60 à 70 heures par semaine, il est aujourd'hui «contraint» de ne pas dépasser 42 heures, depuis qu'un accord loi Robien (1) ­ qui inclut aussi les cadres ­ a été signé, l'an dernier, dans son entreprise. L'adaptation à cette nouvelle organisation lui pose quelques difficultés. Un avant-goût de ce qui attend les cadres dans la perspective des 35 heures?

«Depuis la signature de l'accord, mon entreprise ferme à 19 heures au lieu de 21 heures. Cette mesure-là, au tout début, je l'ai carrément mal prise. Aujourd'hui encore, j'ai du mal à encaisser. C'est une contrainte énorme. J'estime que c'est quand même ma liberté d'organiser mon travail comme je l'entends. Avant, si je devais quitter le bureau une heure, ça ne perturbait pas mon organisation. Il suffisait de rester plus tard le soir. Aujourd'hui, ma journée de travail, c'est une course contre la montre. Je prenais aussi le temps de lire la presse spécialisée. Maintenant, je la survole. Je me demande si, à terme, ce n'est pas un peu préjudiciable.

«En fait, mon boulot est de plus en plus syncopé, mon temps de disponibilité s'est nettement réduit. Je suis responsable d'un service d'études et de développement. Je passe du temps au téléphone avec les clients, beaucoup de temps aussi à manager les gens de mon service, je suis sollicité de tous côtés. Le point positif, c'est qu'on vient d'embaucher quatre personnes da