Janvier 2002. Les cours mondiaux du bois et du papier s'effondrent.
Frappée de plein fouet par la crise de sa principale industrie, la Finlande sombre dans la récession. Membre de la zone euro depuis 1999, le gouvernement ne peut plus ni dévaluer le mark finlandais qui n'existe plus ni laisser filer son déficit budgétaire strictement limité par le Pacte de stabilité. En graves difficultés, les entreprises n'ont plus les moyens de faire face au paiement de leurs contributions sociales, menaçant de faillite tout le système de sécurité sociale. Les patrons licencient ou exigent des baisses de salaires. C'est ce scénario catastrophe qui a longtemps refroidi la sympathie des syndicats finlandais à l'égard de la monnaie unique et qui a conduit ce pays à mettre sur pied un dispositif encore unique en Europe: un fonds de stabilisation destiné à amortir le choc d'une crise post-UEM. Lourd passé. Issu le 17 novembre dernier d'un accord entre le gouvernement, le patronat et les syndicats, ce fonds «est le fruit d'une très dure négociation et de deux années d'intense débat national autour de l'impact de l'euro sur notre marché de l'emploi», raconte Peter Boldt, économiste de la SAK, la principale confédération ouvrière du pays. Ce n'est qu'après avoir obtenu gain de cause sur ce fonds et arraché aux patrons la promesse que l'UEM ne déboucherait pas sur la flexibilité salariale dont ils rêvaient déjà, que la SAK a fini par apporter son soutien à l'euro, à la fin de l'an dernier. S