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Libération

Bug américain sur l'immigration de cerveaux. Washington hésite à accueillir plus d'informaticiens étrangers.

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publié le 26 février 1998 à 19h01

Alors, les jeunes diplômés, prêts à boucler les malles pour la

Silicon Valley? C'est peu dire qu'il y a en ce moment un appel d'air vers l'Amérique. Mais avant de prendre son aller simple pour San Francisco ou Boston, il sera prudent d'y réfléchir à deux fois.

Les reportages ­ et ils sont actuellement légion en France ­ sur la «fuite des cerveaux» martèlent quelques chiffres spectaculaires: 346 000 postes seraient vacants dans les industries américaines de l'informatique et des télécoms, selon une récente étude de l'Information Technology Association. L'économie du pays serait sur le point de créer chaque année (et pour au moins dix ans), plus de 100 000 nouveaux emplois dans la high-tech, d'après le ministère américain du Commerce. Dans le même temps, les universités américaines ne pourraient fournir que 24 000 «graduates» dans les secteurs des technologies de l'information. Pas de quoi joindre les deux bouts du marché de l'emploi.

Machine bridée. Pour desserrer cet étau, les Etats-Unis doivent-ils ouvrir plus largement leurs portes aux ingénieurs et techniciens étrangers? Le débat fait rage depuis quelques jours. Les lobbies industriels sont pour, et ils ont acquis à leur cause nombre de membres du Congrès. Leitmotiv: la machine économique américaine est bridée par le manque de main-d'oeuvre qualifiée (le taux de chômage est passé sous les 5%), il est donc urgent d'en importer. Les syndicats, eux, contestent la réalité de cette pénurie, et ne voient dans cette opé- ration por