Le projet de loi sur les 35 heures hebdomadaires n'a pas rebuté les
groupes étrangers qui sont de plus en plus nombreux à s'implanter en France, se félicitait hier Dominique Voynet, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. Au siège de la Datar (Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale), la ministre dressait le bilan 1997 des investissements étrangers sur le territoire: 362 projets, pour un montant total de 22 milliards de francs (+6% par rapport à 1996). «Ce sont 24 212 emplois directs qui seront ainsi créés ou maintenus», se réjouit Dominique Voynet.
C'est l'aspect jugé positif de la mondialisation. Et la ministre ne cache pas son enthousiasme alors qu'il y a une semaine, les débats sur l'AMI (1) provoquaient une telle levée de boucliers dans les milieux culturels et les groupes écologistes que le gouvernement était contraint d'embrayer sur les thèmes de l'«exception culturelle» et le «refus du dumping social et environnemental» (Libération du 16 février). Certes, Dominique Voynet insiste sur la nécessité de surveiller et de guider les investissements. «Je ne suis pas convaincue qu'on a intérêt à proposer une monoculture industrielle d'équipements automobiles à des régions qui ont déjà vécu des chocs de reconversion lourds», dit-elle. Tout en reconnaissant que les politiques en matière d'aménagement du territoire ont été inefficaces: très courtisés, les investisseurs s'installent toujours dans les mêmes régions (Ile-de-France, Rh