La France sera sélectionnée pour l'euro la tête haute, en
respectant, à un cheveu près, le critère de Maastricht sur les déficits publics, même si ses partenaires européens semblent tous en passe de mieux faire. Le déficit public français de 1997, qui sera officiellement annoncé ce matin, devrait tourner autour des 3% du produit intérieur brut exigés par le traité de Maastricht. Tous les pays candidats à la monnaie unique avaient jusqu'à aujourd'hui, dernier délai, pour remettre leur copie à la Commission européenne, afin que celle-ci établisse, pour le 25 mars, son ultime «Rapport de convergence» sur la base duquel les chefs d'Etat et de gouvernement décideront, début mai à Bruxelles, quels pays feront partie de l'«Euroland» dès le 1er janvier 1999.
En France, où on tablait encore il y a peu sur un déficit de 3,1%, une embellie de dernière minute, due tant à la croissance qu'à la hausse des impôts sur les sociétés, devrait finalement permettre au gouvernement d'afficher le chiffre magique de 3%, voire 2,9%. De quoi clouer le bec aux orthodoxes du dreikommanull (3 virgule 0) qui, en Allemagne, ministre des Finances en tête, renâclaient à l'idée de passer l'éponge sur les décimales. Il y a quinze jours, Dominique Strauss-Kahn, le ministre des Finances, a reconnu que «nous arriverons probablement plus près des 3% qu'on ne le pensait». La France revient de loin, puisqu'au début de l'été, après le changement de majorité, un audit des finances publiques tablait sur un dérapage à 3,