«L'euro arrivera pile au 1er janvier 1999», s'est félicité vendredi
le chancelier Helmut Kohl, pour saluer les bons chiffres publiés d'un bout à l'autre de l'Union européenne. Dans une mise en scène savamment organisée, les Allemands ont offert la «divine surprise» d'un déficit budgétaire finalement réduit à 2,7% du produit intérieur brut (PIB) en 1997, au lieu des 2,9% susurrés en haut lieu depuis mercredi soir. La France, elle, s'est payée le luxe d'un petit pied de nez à l'Allemagne, en annonçant un déficit juste à 3%, la comptabilité européenne ne retenant pas les centièmes. Si la France détient, derrière la Grèce, le plus mauvais score en termes de déficit public, elle peut se prévaloir d'être l'un des rares pays à remplir les cinq critères requis pour participer à la première vague de la monnaie unique. A s'en tenir à la lettre du Traité, seulement trois pays se qualifient: la Finlande, la France et le Luxembourg. Le Royaume-Uni pourrait, lui aussi, passer haut la main (hormis le problème de sa sortie du SME), mais il a exclu d'adhérer à l'euro avant 2002, comme la Suède et le Danemark.
Si personne ne doute plus que la monnaie unique réunira onze pays, c'est qu'une interprétation «souple» des critères prévaudra lorsque les quinze chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE arrêteront le 1er mai la liste des pays qualifiés. La souplesse est déjà acquise sur le critère de la dette publique. Dans sept des huit pays où elle dépasse 60% du PIB, la tendance est au recul, sauf en