Parcé-sur-Sarthe envoyée spéciale
«Le Salon de l'agriculture? Je n'y ai pas mis les pieds depuis des années. Mais, cette fois-ci, j'y vais. J'ai envie de voir comment on rassure les visiteurs sur la qualité et la sécurité de leur alimentation.» Agriculteur dans la Sarthe, Michel Dauton se retrouve embarqué dans le débat sur les plantes transgéniques. A 37 ans, il gère un domaine de 145 hectares où les cultures se taillent une place de choix. «L'élevage hors sol, ce n'est pas mon truc», lâche-t-il pour expliquer cette spécialité un peu originale dans un département plutôt branché «polyculture-élevage» et bien doté en poulaillers.
D'abord installé dans une ferme de 55 hectares libérée par un retraité, il change brutalement de dimension en 1989. A cette date, il reprend les 90 hectares attenants de ses parents et décide d'irriguer l'exploitation. La ferme de la Roterie est devenue un savant patchwork de maïs, blé, orge, colza, pois protéagineux et même pommes à cidre. Chaque production vise son débouché. Via la coopérative du coin, Michel Dauton a ainsi passé contrat avec une meunerie pour son blé «hautement panifiable», une brasserie pour son orge de printemps, une cidrerie pour ses pommes" Seule concession à l'élevage: des broutards et leurs mères paissent sur une trentaine d'hectares «où il est impossible de faire autre chose que de la prairie». La vache allaitante se contente presque d'occuper l'espace: elle ne produit que 10% du chiffre d'affaires annuel (un million de fran