La convention collective des banques est un monument historique. Non
seulement parce qu'elle a été signée le 17 décembre 1948, mais surtout parce qu'elle est le reflet d'une époque insouciante, où l'ascenseur social n'était pas une vaine expression. Grâce à cette convention, les employés des banques voyaient leur salaires augmenter mécaniquement, leur carrière se dérouler tranquillement, sans à-coup, jusqu'à une confortable retraite. Demain était forcément mieux qu'hier.
C'est ce monde-là que les patrons bancaires viennent de dénoncer, pour cause d'archaïsme. Avec quelques bonnes raisons, si on épluche attentivement le texte en question. On y trouve une indemnité pour travail en sous-sol (1634 francs par an, plus la possibilité de quitter son travail un quart d'heure avant les autres), une prime chaussure pour les «garçons de recette» (416 francs par mois) qui multipliaient les trajets, des majorations pour maîtrise d'une langue étrangère avec trois niveaux: conversation, traduction, rédaction , comme si la chose n'allait pas de soi dans le domaine de la finance. Parmi les différentes classifications, on déniche cette perle: «agents capables de donner à l'ordinateur des ordres d'exécution des programmes, d'interpréter les messages simples de l'ordinateur et de prendre les décisions prévues en cas d'incident» (coefficient 395).
Restructurer à la hache. Mais ce n'est pas vraiment cela que les banques veulent démanteler. Leur souhait: optimiser la gestion des «ressources humai