Vilvorde envoyée spéciale
Un gros poing de «lutte», ouvrière, érigé dans une ville dirigée par un maire libéral. L'histoire est franco-belge. Elle a démarré il y a un an, lorsque Renault a annoncé le 27 février 1997 la fermeture de l'usine de Vilvorde (3100 salariés). Elle s'est achevée vendredi, avec l'inauguration d'une statue d'acier de quatre tonnes et huit mètres de haut, en forme de poing dressé, sur le grand rond-point de cette commune flamande qui n'oublie pas. Plus d'un millier d'anciens salariés, venus en famille, ont participé à cette cérémonie souvenir du premier conflit européen qui aura, par sa durée (cinq mois d'affilée), son intensité et sa popularité à travers les frontières, marqué les esprits.
C'est la municipalité, dirigée par le maire libéral Willy Courtois, qui a tout organisé et acheté l'oeuvre pour un million de francs belges, soit environ 170 000 francs français. Le poing sera baptisé «la lutte pour l'emploi».«L'idée de ce poing est bonne, assure le bourgmestre. Quand on se bat, c'est une attitude naturelle.» Vote à l'unanimité. A vrai dire, le maire s'est bien un peu inquiété; n'allait-il pas financer un symbole communiste? Du tout, se sont récriés les syndicats belges (FGTB, socialiste, et CSC, chrétien). «Nous voulions quelque chose qui rappelle notre mouvement et dont Renault gardera la marque», explique Karel Gacoms, le leader FGTB. «Je n'appartiens à aucun parti politique. Quand Willy Courtois m'a invité avec les syndicats à l'hôtel de ville, il