Toulouse envoyé spécial
Dans la grande salle bondée de l'ANPE à Toulouse, quartier de Lespinet-les Herbettes, Ladjal Kallel, 28 ans, feuillette un grand classeur vert. Il s'arrête sur plusieurs fiches. Agent «vert», niveau CAP. Définition du poste: présenter la mallette pédagogique «arbres, nature et déchets» dans les collèges. Sourire de satisfaction. «Ça, ça m'intéresse», annonce Ladjal, en recopiant dans un petit carnet les références du job et de deux autres, similaires. Un coup d'oeil en bas de la page achève de le rassurer: les emplois, proposés par le conseil général, sont pérennisables au terme de cinq ans par concours de la fonction publique. «J'ai un CAP de pépiniériste, un Bafa (1), ça devrait coller.» Ladjal n'a jamais travaillé plus de quelques mois d'affilée. «Des stages, des CES, des missions, c'est tout.» Depuis septembre, plus rien. Sauf le RMI pour vivre. «Je suis l'aîné d'une famille de dix enfants. Ça n'était plus tenable. Alors, il y a trois ans, je me suis bougé. Je suis allé voir une association pour l'autonomie des jeunes. Ils m'ont aidé à trouver un studio. Avec les aides, j'arrive à m'en sortir. C'est pas loin d'ici. Je viens très souvent à l'ANPE, mais, jusqu'à présent, franchement" On demande toujours de l'expérience.» Cette fois, Ladjal a l'impression de tenir enfin une vraie piste. Il est confiant. Même ANPE, même jour. Stéphanie Atger-Cartron, 27 ans, demandeuse d'emploi mais sans ressources, a trouvé aussi quelque chose pour elle dans le clas