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Libération

La Pan Am coule pour la deuxième fois. Relancée en 1996, la plus ancienne compagnie aérienne a déposé le bilan.

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publié le 2 mars 1998 à 21h57

Miami, de notre correspondant.

Rarement dépôt de bilan aura été aussi brutal. Nul ne s'attendait en effet à ce que le principal actionnaire de la Pan Am, le milliardaire floridien Micky Arison, invoquât jeudi dernier la protection de la loi sur les faillites pour éloigner ses créanciers. A minuit, toutes les opérations de la compagnie aérienne américaine ont cessé sans préavis, et la plupart des 5 000 passagers enregistrés pour le lendemain ne l'ont appris qu'en se présentant à l'embarquement. Pan American peut-elle mourir? Le juge A. Jay Cristol, qui a enregistré vendredi son dépôt de bilan, a résumé d'une phrase la situation en disant qu'il considérait la compagnie un peu «comme sa maman et la tarte aux pommes»: Pan Am, la plus ancienne société aérienne commerciale du monde, appartient au paysage mental collectif des Américains. Et le magistrat d'ajouter qu'il ferait tout pour sauver la prestigieuse appellation, «sauf y mettre de l'argent de [sa] propre poche». Heureusement, d'autres se déclarent disposés à aligner la quinzaine de millions de dollars (plus de 90 millions de francs) nécessaires pour redonner des ailes à Pan Am, au point que la direction, trois jours à peine après avoir suspendu tous les vols, se permet de faire la fine bouche: elle entend faire le tri parmi les renfloueurs potentiels. Premier candidat officiellement inscrit sur la liste d'attente: le groupe Rothschild. Le principal atout de Pan Am, c'est son nom. Les futurs investisseurs sont assurés d'un