Après quelques années fastes mais trop brèves d'excédent, de 1994 à
1996, l'Unedic (régime d'assurance chômage) renoue avec les déficits: un trou de 1,7 milliard de francs en 1997 et un autre de 1 milliard, attendu pour 1998. En 1996, le solde avait été positif de plus de 10,2 milliards. Cette rechute «s'explique essentiellement par la baisse du niveau des cotisations mise en place au 1er janvier 1997», affirme Dominique-Jean Chertier, directeur général de l'Unedic. «C'est tout à fait conforme à nos prévisions», ajoute-t-il. Pas de panique, donc. D'autant que les prévisions du régime d'assurance chômage sont en phase avec l'optimisme général. La croissance, en 1998, sera de 2,9%, impact de la crise asiatique compris; l'emploi devrait croître de 254 000 salariés; et le chômage poursuivrait sa décrue avec 126 000 inscrits en moins (-75 000, dans la catégorie «1+6» basée sur les demandeurs d'emploi qui ont pu exercer une activité de plus de 78 heures dans le mois). Du jamais vu, s'enthousiasme Dominique-Jean Chertier, qui cite en exemple les bons résultats enregistrés par les conventions de coopération (un employeur qui embauche perçoit sur un an l'indemnité de chômage de son employé). Plus de 2000 personnes rentrent, chaque mois, dans ce système et 75% de ces emplois, dans les PME, sont pérennisés. Un signe de confiance de plus. Le meilleur des mondes? Pas vraiment. Baisse du chômage et créations d'emplois ne sont pas symétriques. D'une part, parce que le marché doit absorbe