Entre Dominique Strauss-Kahn et Karel Van Miert, le courant passe
bien, dit-on. Possible, mais quand le ministre français de l'Economie et le commissaire européen à la Concurrence abordent le dossier Crédit Lyonnais, l'atmosphère sent vite le roussi. Hier, Karel Van Miert n'a pas même attendu 15 heures et sa rencontre avec DSK pour faire passer quelques messages lapidaires au gouvernement français. «Nous voulons une solution défendable et crédible, et non plus un marché de dupes comme en 1995», a averti le commissaire, faisant référence aux promesses non tenues du gouvernement de l'époque.
En clair, si Paris ne s'engage pas franchement sur les restructurations et la privatisation du Lyonnais, Bruxelles refusera d'avaliser les nouvelles aides accordées à la banque publique en 1996. Apparemment, l'affaire n'est pas dans le sac. «Des divergences persistent sur les conditions, et le calendrier de la privatisation de la banque publique, rappelle Van Miert, mais également sur l'ampleur des compensations additionnelles que doit consentir le Crédit Lyonnais au regard de l'importance des aides reçues ces dernières années.» A l'entendre, on se demanderait presque sur quoi ils sont d'accord.
En réalité, les litiges ne sont plus si nombreux. «Les cessions d'actifs que le Lyonnais doit réaliser ne sont plus au centre des négociations», indique-t-on à Bercy. Le différend franco-belge porte essentiellement sur la privatisation, seule moyen, selon Bruxelles, d'empêcher l'Etat français de perfu