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Libération

Le sucre est-il soluble dans les 35 heures? Le patronat sucrier entend dénoncer la convention collective. Les syndicats craignent pour les avantages acquis.

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publié le 6 mars 1998 à 22h17

Dans le sucre, les 35 heures ont un goût amer. Prenant prétexte de

la loi Aubry sur le temps de travail, le patronat sucrier, regroupé dans le Syndicat national des fabricants de sucre de France (SNFSF), a annoncé son intention de dénoncer la convention collective qui régit les conditions de travail de 12 000 salariés, dont 3 000 saisonniers. Hier, les partenaires sociaux se sont réunis pour la première fois depuis cette annonce pour discuter de la durée de travail. Une sorte de réunion de la dernière chance. Si le SNFSF n'a pas souhaité faire de déclaration, un cadre dirigeant d'un grand groupe sucrier donne la clé de la «mécanique»: «Nous étions contraints à la dénonciation. Nous sommes l'une des rares branches à posséder une convention collective qui fixe les horaires de travail.»

Effectivement, l'activité, très saisonnière, est encadrée: pendant la «campagne» (la récolte des betteraves sucrières), qui dure de fin septembre à fin décembre, les usines tournent à plein rendement. L'horaire maximal est alors fixé à 46 heures par semaine, avec des heures supplémentaires majorées et ouvrant droit à récupération. Le reste de l'année, le personnel permanent est occupé à l'entretien du matériel, selon un horaire de 39 heures. «C'est parce que nous voulons parvenir aux 35 heures que nous avons fait ce choix de dénoncer la convention, plaide-t-on côté employeur. Nous ne pouvions nous contenter d'une dénonciation partielle des articles concernant les horaires. Souvent, les articles s