C'est la grande folie. Partout, dans les sociétés de service
informatique et d'ingénierie (SSII), on recrute à tour de bras. Les chiffres annoncés, s'ils sont respectés, sont impressionnants. «On va embaucher 10 000, voire 13 000 personnes, cette année dans le groupe, dont 2 500 en France», claironne Cap Gemini. Sur un effectif monde de 36 000 personnes, cela veut dire un tiers de salariés supplémentaires, et plus du quart en France. Chez Oracle, les effectifs grossissent à vue d'oeil: 27 000 dans le monde l'an dernier, 37 000 d'ici à l'été (au moins 250 embauches en France par an, sur trois ans, pour 1 100 salariés actuels). IBM Global Services (90 000 personnes) cherche 15 000 recrues (5 000 en Europe, dont 1 200 à 1 600 en France)" Rien que des contrats à durée indéterminée.
Certes, il faut partout compter avec le fameux turn over qui agite ce milieu dès lors que les salariés n'ont qu'à se baisser pour ramasser un autre job ailleurs. De 4% dans les années 1993-1995, il est remonté à 10 ou 15%, parfois 20%. Il ne faut donc pas lire les chiffres annoncés comme un solde net de créations d'emploi. Mais bel et bien comme un volume d'embauche. Un franc remède pour le moral. Courtisés. Il y a longtemps en effet que les informaticiens n'avaient pas été ainsi courtisés. «Ça a démarré très fort l'an dernier, ça va s'accentuer cette année», annoncent les recruteurs. «On a embauché 2 000 ingénieurs, en 1997, dans l'ensemble du groupe (16 000 salariés). Cette année, on va tourner autou