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Repères

Aubry se met à dos les inspecteurs du travail. Les contrôles sur les horaires des cadres irritent la ministre.

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publié le 9 mars 1998 à 22h28

Rien ne va plus entre Martine Aubry et les inspecteurs du travail.

En plein débat sur les 35 heures, la ministre n'apprécie pas de voir ces fonctionnaires verbaliser les dépassements horaires des cadres dans les grandes entreprises, provoquant la colère des patrons auxquels elle tente de faire accepter sa loi. Plus grave, elle le leur a fait savoir, ce qui a été très mal pris par la profession.

Le malaise, qui couve depuis deux mois, commence à s'étaler au grand jour. Des lettres de protestation de l'ensemble des syndicats de la corporation et de l'association Villermé, un groupe de réflexion qui réunit 200 inspecteurs du travail et très implanté dans ce corps farouchement accroché à son indépendance, sont arrivées au ministère de l'Emploi. Dans les couloirs des directions du Travail, on parle d'un possible mouvement de grève. Pas question, y entend-on, de laisser un ministre faire entrave à l'application de la réglementation du travail.

Malaise. Le psychodrame commence le 8 janvier 1998, lorsque Martine Aubry réunit à Paris l'ensemble des directeurs régionaux et départementaux du travail pour leur présenter les grandes lignes de sa politique, et plus précisément la loi sur les 35 heures. Au cours de l'exposé, la ministre de l'Emploi critique brièvement mais fermement le travail effectué par les inspecteurs en matière de contrôle du temps de travail des cadres, les enjoignant à s'occuper plutôt des horaires des employés et ouvriers ou d'hygiène et de sécurité. Les directeurs pr