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Libération

Salarié dans un paradis fiscal. «La moitié seulement de mon salaire est imposable». Rémy, ingénieur français, travaille en Asie avec un contrat de Guernesey.

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par Benjamin LEGER
publié le 9 mars 1998 à 22h29

Rémy, 36 ans, directeur de projet, a effectué la majeure partie de

sa carrière en France. Il y a trois ans, il a eu une proposition de départ sur un chantier en Asie pour une société de construction française. Mais il n'est pas un expatrié classique: l'entreprise pour laquelle il travaille le rémunère via une société écran de Guernesey.

«Quand j'ai eu cette proposition, j'ai fait le tour des gens que je connaissais qui travaillent à l'international pour étudier les moyens de fonctionner à l'étranger. Je n'ai pas fait d'étude de marché exhaustive, mais j'ai vu deux ou trois sociétés spécialisées dans ce type de montage. Des relations m'ont mis en contact avec une société basée à Guernesey. Les maîtres d'oeuvre de chantiers internationaux envoient peu de salariés en direct, pour limiter les coûts de l'expatriation. J'aurais pu partir comme consultant indépendant, mais, en cas de litige, c'est difficile de faire le poids face à des groupes de cette taille. «Mon intermédiaire s'occupe entièrement de la gestion de mon contrat. Je suis rémunéré sur la base d'un forfait de 4 000 F par jour environ tout compris, cotisations sociales, frais, etc., qui est versé en honoraires à la société de Guernesey comme une prestation de services de conseil. Moi, je suis salarié par la société de Guernesey. Par rapport à une relation de sous-traitance normale, la particularité est que je ne suis employé de cette société que parce que je lui ai apporté mon contrat. J'ai commencé par négocier un re