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Libération
Interview

Didier Migaud, député PS de l'Isère: «L'essence aurait dû baisser».

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publié le 13 mars 1998 à 21h54

Didier Migaud, rapporteur du Budget, est à l'origine de la polémique

sur le prix de l'essence.

Vous avez envoyé lundi une lettre aux compagnies pétrolières. Qu'est-ce que vous leur reprochez?

Je m'étonne que le prix du pétrole baisse et qu'on n'en voie pas beaucoup les conséquences aux pompes à essence. Il me semble que, lorsque le cours du brut monte, les compagnies pétrolières n'attendent pas pour répercuter cette hausse sur leurs prix de vente.

Les pétroliers font remarquer que le gouvernement que vous soutenez est en partie responsable puisqu'il a augmenté les taxes de 10 centimes par litre de carburant en janvier.

C'est vrai que la TIPP a été augmentée dans une proportion légèrement supérieure à l'inflation. Mais cela ne change en rien mon raisonnement: si la baisse des cours du pétrole avait été répercutée intégralement, les prix à la pompe auraient dû être inférieurs, en janvier, de 20 à 40 centimes selon les carburants. Tout cela est assez peu transparent.

Vous soupçonnez une entente entre les pétroliers?

Je n'ai pas dit ça. Mais la fixation des prix de l'essence me paraît très opaque. Chacun en tire les conclusions qu'il veut.

Etes-vous partisan de revenir au système où c'est l'Etat qui fixe les prix de l'essence?

Je rappelle que les compagnies pétrolières, lorsqu'elles militaient pour la liberté des prix, avaient expliqué qu'elles les feraient varier à la hausse ou à la baisse en fonction des cours du pétrole. On est bien obligé de constater aujourd'hui qu'en fait elles rép