Tokyo, de notre correspondante.
Entrepreneur audacieux, un rien insouciant, Masaaki Kobayashi, 51 ans et bon vivant, avait un rêve: voir les enseignes de sa société Spot, spécialisée dans la vente de pièces détachées automobiles, fleurir un peu partout dans la capitale. Choyé par des banques toujours prêtes à lui renouveler ses crédits, l'entrepreneur y a cru. En quelques années, il a bâti un réseau de douze magasins. Les affaires marchent de manière inespérée. Au début de la décennie, alors que l'économie japonaise tourne à plein régime, Kobayashi s'offre même le cheval vainqueur du Japan Derby! La fortune n'est pas loin" L'esthétique du suicide. Lorsque la crise financière éclate en 1992 et que la récession commence à se faire sentir, l'entrepreneur tombe de très haut. En 1996, les banques lui claquent la porte au nez. C'est le début du «credit crunch», (les banques sont désormais réticentes à prêter) qui frappe actuellement tout l'Archipel. Commence alors une descente aux enfers dans laquelle le chef d'entreprise entraînera malgré lui ses deux principaux fournisseurs, un grossiste et un fabriquant de pièces détachées, devenus par défaut ses banquiers de substitution. Le 27 février date prévue du dépôt de bilan de sa société et par conséquent de celles de ses associés devait marquer la fin de l'aventure.
Une perspective à laquelle aucun des trois patrons n'a pu se résoudre. Trois jours avant la date fatidique, les trois décident de mettre fin à leurs jours. En fignolant