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Libération

Le textile pleure devant son déficit. Les importations dans ce secteur ont encore progressé.

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publié le 14 mars 1998 à 20h21

Les statistiques font quelquefois polémique. Celles de la balance

commerciale de la branche «habillement» en font partie. Les chiffres sont en effet calamiteux: le solde commercial de l'habillement français a enregistré en 1997 un déficit de 14 milliards de francs, l'un des plus élevés de ces dernières années, selon un communiqué de l'Union française de l'industrie de l'habillement (UFIH). Les importations, à 32 milliards de francs, ont progressé de 13% par rapport à 1996, et les exportations, à 18 milliards, ont augmenté trois fois moins: +4%. Plus gros fournisseurs, le Maroc et la Tunisie, devancent l'Italie et la Chine. Mais cette dernière a connu une progression de ses ventes en France vertigineuse: + 26% en un an!

Du coup, Philippe Adec, président de l'UFIH, s'alarme: «La France a-t-elle une volonté de maintien des industries de main-d'oeuvre fortes et compétitives?». Il estime que les 35 heures vont «mécaniquement» aggraver la situation. Mais il voit d'un bon oeil la réforme de l'assiette des cotisations patronales de Sécurité sociale, annoncée pour 1999 par Martine Aubry, «si elle aboutit réellement à un abaissement du coût du travail pour les bas salaires, un élément déterminant de la compétitivité de nos entreprises». L'UFIH est la première branche patronale à contredire Ernest-Antoine Seillière. Mardi dernier, le président du CNPF s'était résolument opposé à la taxation de la valeur ajoutée en lieu et place des salaires, qualifiée «d'élément de déstabilisation profo