Athènes de notre correspondante
C'est par un message solennel à la nation que le Premier ministre Costas Simitis a annoncé samedi aux Grecs l'entrée de la drachme, aujourd'hui, dans le système monétaire européen (SME). «Cette évolution est un pas pour atteindre notre ultime objectif politique et économique, la participation de la Grèce à la phase finale de l'Union économique et monétaire en l'an 2001», a-t-il dit. Pas question d'utiliser pour autant le mot qui fâche: dévaluation. Il s'agit d'un «ajustement de la parité de la drachme, de l'ordre de 14%», en fait 13,8%. «Nous passons à la phase finale, alors que nous étions une exception montrée du doigt au sein de l'UE», a-t-il ajouté. Costas Simitis a également souligné la détermination de son gouvernement à réduire l'inflation «à environ 2% fin 1999» pour «tirer les gains» de la dévaluation. «C'est le billet nécessaire pour le succès, et nous devons tous y contribuer sans exception», a-t-il lancé. Le ministre grec de l'Economie, Yannos Papantoniou, a annoncé dimanche après-midi un train de mesures énergiques: réforme du secteur public avec la privatisation de onze entreprises et de trois banques publiques, et la révision du système de protection sociale, à réaliser dans un délai de dix-huit mois. En fait, la Grèce a souhaité intégrer le SME pour protéger sa monnaie. La drachme avait été attaquée par les spéculateurs en automne, au début de la crise asiatique. Depuis deux mois et dans le plus grand secret, Athènes menait de