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Libération

Le Printemps allège ses rayons de 500 vendeurs. Ils étaient employés par des sociétés écrans. Une pratique illégale.

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publié le 16 mars 1998 à 20h30

D'ici à la fin du mois d'avril, 500 à 600 personnes auront perdu

leur emploi au Printemps sans qu'aucun plan social n'ait eu lieu. Ce chiffre n'est pas officiel, mais c'est celui qui circule dans les étages et chez les organisations syndicales. Ces départs massifs auraient dû passer inaperçus puisque le personnel en question n'est pas salarié par le grand magasin. Ce sont des démonstrateurs. Rien ne permet de les différencier des employés classiques; ils sont censés respecter les mêmes horaires, plaire aux mêmes chefs de rayon, mais ils travaillent pour le compte d'une ou plusieurs marques et sont payés en fonction du chiffre d'affaires qu'ils réalisent. En principe, ce sont les marques qui les emploient. En principe, toujours, ils doivent bénéficier des mêmes avantages sociaux que les vendeurs maison.

En réalité, des centaines de fabricants de l'électroménager, de la hi-fi, du jouet" font appel à des sociétés intermédiaires pour gérer ces vendeurs mis à disposition dans les grands magasins. Le système fonctionne un peu sur le mode de l'intérim: le prestataire fournit la main-d'oeuvre, verse les salaires selon des modalités définies chaque année avec ses clients et se ristourne au passage. Evidemment, aucune de ces sociétés écrans ne respecte la convention collective des grands magasins. Certaines sont inscrites à celle du gardiennage (l'une des moins avantageuses socialement) et peuvent ainsi faire travailler leurs démonstrateurs en nocturne, les dimanches, sans les payer plu