Bruxelles (UE), de notre correspondant
L'année qui vient s'annonce pleine de crises et de soubresauts entre les Quinze. Non pas à cause de la mise en place de l'euro, mais parce que la Commission européenne, profitant de la nouvelle loi de programmation financière 2000-2006 (l'actuelle arrive à échéance fin 1999), a décidé de mettre d'un coup sur la table de l'Union tous les sujets qui fâchent: le montant des ressources communautaires, bien sûr, mais aussi la façon dont on les dépensera.
Elle propose ainsi, dans le cadre de son «Agenda 2000», une réforme en profondeur des deux principaux postes du budget européen: la Politique agricole commune (PAC), qui représente un peu moins de 50% des dépenses (290 milliards de francs par an), et les «fonds structurels» (les aides régionales, si l'on préfère), soit environ 33% du budget (210 milliards de francs par an). De quoi aiguiser bien des appétits et aviver bien des rancoeurs. Si les grandes lignes des propositions de la Commission sont connues depuis juillet (lire Libération des 11 et 12 juillet 1997), le détail ne sera officiellement présenté qu'aujourd'hui aux Etats membres: c'est ce mercredi, en effet, que la Commission adopte toute une série de propositions de règlements mettant en musique ses idées. Ce n'est certes pas par goût des affrontements que l'exécutif bruxellois présente un tel «paquet». Simplement, la Commission veut préparer l'élargissement à l'Est: en effet, la simple extension de la PAC ou des fonds structurels à