Le Crédit foncier de France (CFF) est un moribond remuant.
L'établissement que l'ex-ministre de l'Economie Jean Arthuis se promettait de gérer «en extinction» en mai 1996 est désormais au centre de tractations qui, si elles aboutissent, feront de lui un nouveau ténor de la finance. Selon nos informations, la Poste et General Motors Acceptance Corp (GMAC), tous deux candidats à la privatisation du CFF, envisagent de déposer mi-avril une offre de rachat commune. Imaginez un instant l'un des meilleurs spécialistes mondiaux du financement spécialisé s'alliant à l'un des plus importants réseaux français (17 000 guichets) pour racheter l'établissement français leader dans le crédit immobilier (pourvu d'un fichier clients à l'avenant). L'affaire traumatiserait vraisemblablement une escouade de banquiers. Un Américain à Paris, c'est la promesse d'une guerre des prix sur des financements spécialisés jusque-là fort juteux. Une réflexion que Bercy accueille d'un haussement d'épaules: «Nous ne pourrions qu'être satisfaits si l'on nous soumettait un schéma de reprise ménageant à la fois l'intérêt des salariés et l'intérêt patrimonial de l'Etat. Nous avons pour objectif de doter le CFF d'un actionnariat capable de stabiliser et d'assurer le développement de l'entreprise. Rien n'interdit aux banques françaises de nous faire une proposition.» Bref, si les Français se défilent, les Américains sont les bienvenus. Inextricable. La Caisse des dépôts (CDC), bras financier du gouvernement, étai