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Libération

Le fiston Lagardère prend du galon. Arnaud accède au même rang que son père au sommet de Matra et Hachette.

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publié le 18 mars 1998 à 20h48

Ce sera son fils, naturellement. A personne d'autre qu'à Arnaud, son

unique descendant né d'un premier mariage en 1961, Jean-Luc Lagardère ne concevait de confier les rênes d'un empire qui s'étend des missiles Matra jusqu'aux journaux de Hachette. Depuis hier, ce projet dynastique est sur les rails. Arnaud Lagardère, 37 ans, a été placé au même rang que son père à la tête du groupe qui porte leur nom. Mais comme le fiston est jeune, peu branché par les affaires militaires et pas totalement préparé aux acrobaties politico-financières dont son père est coutumier, un troisième homme a été appelé en renfort, Philippe Camus, le grand argentier de la maison. Après quinze ans de bons et loyaux services, ce régent discret accède à la gérance du groupe. C'est ce triumvirat, savamment composé de trois générations et de trois personnalités très différentes, qui va être chargé de faire oublier le terrible échec de la course à la reprise de Thomson-CSF. Rester dans la course. Jean-Luc Lagardère aurait juridiquement pu attendre la fin de l'année pour procéder à ce remaniement. C'est fin 1998 en effet que devait être renouvelée, ou non, la «commandite» mise en place fin 1992 pour verrouiller la mainmise de ce patron casse-cou sur son groupe (1). Mais l'homme aime les chiffres ronds: il vient juste d'avoir 70 ans et cela fait exactement trente-cinq ans qu'il dirige Matra, le coeur du groupe Lagardère. Et surtout, il est en mauvaise posture, fragilisé par la perte coup sur coup de Thomson-C