Le groupe Devanlay, l'un des rares fleurons du textile français et
fabricant des célèbres vêtements Lacoste, va être cédé à la société Maus, un groupe familial suisse de distribution spécialisée. Le vieux patron de Devanlay, Léon Cligman, âgé de 77 ans, a, au terme de quatre ans de recherche, trouvé une solution pour assurer sa succession. Il s'est entendu avec les actionnaires historiques (familles Lévy, Salomon et Spira) et les banques (Société Générale et BNP), également présentes dans le groupe, pour céder 88,24% du capital.
La transaction valorise l'entreprise à 2,9 milliards. Un jackpot pour Léon Cligman, qui partagera néanmoins avec les autres actionnaires. Cet émigré juif russe, arrivé très jeune en France après avoir fui les pogroms dans les années 20, s'est constitué au fil des ans un véritable empire du textile (Newman, Yves Saint-Laurent, etc.). En 1975, son beau-père, Pierre Lévy, l'un des fondateurs du groupe Devanlay dans les années 30, lui confie la présidence de ce géant de la maille, alors en pleine déroute financière. Grâce à une donation à l'Etat de la collection de 2 000 oeuvres d'art de sa belle-famille, Léon Cligman parvient à effacer toutes les dettes.
Trois ans plus tard, Devanlay renoue avec les bénéfices et devient l'une des rares sociétés françaises prospères dans son secteur malgré la concurrence des pays à bas salaire. Installé entre l'Aube, la Marne et la Haute-Marne, Devanlay fabrique les vêtements de la marque Lacoste mais aussi des sous-vêteme