Jean Peyrelevade avait hier du vague à l'âme. Le patron du Crédit
Lyonnais aurait pourtant dû arborer cet air de contentement qu'inspire le devoir accompli: avec 3,2 milliards de profits dégagés en 1997, sa banque confirme son rétablissement.
Evidemment, conformément aux engagements contractés lors de son mégasauvetage, le Crédit Lyonnais est contraint de reverser à l'Etat (via une clause de retour à meilleure fortune) l'essentiel de ces profits pour n'en conserver que la portion congrue (1 milliard de francs). Qu'importe. Preuve est faite que les restructurations de ces dernières années les effectifs du groupe ont été ramené de 69 000 à 51 000 en trois ans ont porté leurs fruits.
Jean Peyrelevade avait toutefois une bonne raison d'être d'humeur maussade: les comptes du Lyonnais sont faux. Pas truqués, mais faux tout de même. Il l'a confessé à demi-mot: «En concertation avec nos commissaires aux comptes, nous avons considéré que le prêt du Lyonnais à l'EPFR était neutralisé sur 1997.» En clair, la banque s'est dispensée de verser les quelque 3 milliards à l'organisme qui chapeaute son ex-structure de cantonnement, le CDR, ce qui aurait lourdement grever son résultat. Le hic, c'est que seul Bruxelles peut l'y autoriser. Et la Commission européenne, ulcérée par le montant des aides publiques allouées à la banque ces dernières années, n'a toujours pas donné son feu vert. «Le Crédit Lyonnais a comptabilisé dans ses résultats de 1997 une aide de plus de 3 milliards de francs no