New York de notre correspondant
Après avoir battu ses concurrents sur tous les tableaux et affiché une formidable croissance annuelle de 35% au cours des trois dernières années, Nike trébuche. Pour le second trimestre, le numéro 1 mondial de la chaussure de sport a annoncé mercredi des résultats inférieurs aux prévisions. Son chiffre d'affaires était en baisse de 16% et les commandes en chute d'environ 9%. Du coup, les bénéfices trimestriels de la société basée à Portland (Oregon) fondent: 73 millions contre 237 millions de dollars il y a un an. Cette situation va se traduire par des licenciements: 1 600 suppressions de poste sont prévues cette année sur les 22 000 salariés que le groupe compte dans le monde, un chiffre qui ne prend pas en compte les emplois chez les sous-traitants en Asie. Et à Wall Street, le scepticisme est de rigueur: le titre est en baisse de près de 40% par rapport à son sommet historique de l'an dernier.
On aurait bêtement pu penser que la firme allait profiter de la dégringolade des monnaies asiatiques par rapport au dollar, en réduisant ses coûts, puisque la quasi-totalité de ses chaussures y est fabriquée. Les usines indonésiennes, par exemple, ont une place centrale dans le dispositif de production du groupe et nombre de lignes de production sont entre les mains de sous-traitants sud-coréens, d'usines implantées au Viêtnam ou en Chine.
Mais cette baisse des coûts ne pèse guère face à un autre facteur sensiblement plus déterminant: les ventes, qui en