Est-il, comme on le dit souvent, l'homme le plus influent de la

planète? Peut-être pas, mais certainement l'un des plus inquiétants" Dans le dernier James Bond, Tomorrow never dies, l'homme à abattre porte ses traits. Elliot Carver, alias Rupert Murdoch, veut contrôler tous les médias de la planète et mettre le monde à ses pieds. Maniaque de la violence et des images d'horreur, l'adversaire de 007 utilise ses journaux et ses télés comme l'arme ultime de son pouvoir morbide. A 68 ans, le vrai Murdoch n'est heureusement pas aussi démoniaque que sur l'écran. Mais comme Elliot Carver, il vénère le pouvoir et ne néglige aucune proie pour étendre son empire médiatique, déjà considérable (45 milliards de francs de chiffre d'affaires). En moins d'une trentaine d'années, la News Corporation ­ le groupe de Rupert Murdoch ­ a déployé ses ramifications dans de très nombreux pays et dans tous les secteurs de la communication. A l'évidence, l'homme est aussi teigneux qu'efficace en affaires. Sa réputation peu enviable, décrit un être sans états d'âme, grand professionnel des coups bas et des manoeuvres tordues, friand de la concurrence et du risque démesuré.

A l'origine, il y a ce fils d'un journaliste australien qui hérite d'un tout petit journal à Adelaïde au début des années cinquante. Le même possède aujourd'hui la moitié de la presse quotidienne australienne, sans compter ses participations dans différentes stations de télévision. Aux Etats-Unis, il a mis la main sur Fox TV, le New Yo