New York de notre correspondant
A Wall Street, il y a un McDo pas comme les autres. Un portier en livrée sombre garde l'entrée. Un pianiste joue une musique sucrée. Aux murs, des peintures de paysages méditerranéens. Des employés en costume rouge et noir vous dirigent vers votre place, se proposent d'aller vous chercher un dessert même si on doit quand même faire la queue pour passer commande. Enfin, sur un panneau lumineux, les cours de la Bourse défilent. C'est, depuis plusieurs années, pour les actionnaires du roi mondial du Burger un élément de décor douloureux: malgré un réveil récent, le cours de McDo reste très en dessous de la progression générale du marché. La claque la plus magistrale est venue la semaine dernière avec la disparition de McDonald's de la liste des principaux investissements de Warren Buffet, le gestionnaire du fonds d'investissement Berkshire Hathaway. Pour McDo la publication de cette liste fait figure d'avis de tempête. Warren Buffet lui-même grand consommateur de hamburgers était en effet un actionnaire important avec 4,3% du capital de l'entreprise (un pactole estimé à 1,4 milliard de dollars). McDonald's comptait donc parmi les valeurs sûres. Warren Buffet n'est pas homme à lâcher les entreprises au moindre retournement de conjoncture. Son présent revirement laisse donc penser qu'il ne voit pas l'avenir du Big Mac avec optimisme. Façonneur de culture. Et il n'est pas le seul. «McDonald's a perdu une bonne part de son importance dans la cul