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Libération

Dans les faits, l'euro est déjà là. Les marchés ont devancé l'appel: la fluctuation au sein du SME est très faible.

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publié le 23 mars 1998 à 21h07

York envoyé spécial

L'Union européenne est déjà presque en monnaie unique, même si les opinions publiques l'ignorent encore. Les marchés financiers ont, en effet, largement anticipé la révolution monétaire qui s'annonce. Un coup d'oeil sur le mécanisme de change du Système monétaire européen (SME) suffit pour s'en convaincre: toutes les monnaies participantes collent quasiment à leur cours pivot et ne varient pratiquement plus entre elles. Ainsi, le deutsche mark s'échangeait hier à 3,3508 francs, alors que son cours pivot est de 3,3505" Fluctuation faible. Et cela est valable pour toutes les monnaies: actuellement, la bande de fluctuation au sein du SME n'est plus que de 0,47%, entre la monnaie la plus haute par rapport à son cours pivot et celle qui est la plus basse. Pour mesurer le chemin parcouru depuis cinq ans, il faut se rappeler que l'Union avait dû élargir les marges de fluctuation, sous les coups de boutoir de la spéculation, de +/- 2,25% de part et d'autre du cours central à +/- 15%" «La crise asiatique n'a eu aucun effet sur le SME alors qu'on aurait pu s'attendre à des mouvements. C'est l'effet protecteur de l'euro qui a joué à plein», s'extasiait, à York, un haut fonctionnaire. «Alors que la livre anglaise, elle, demeure extrêmement volatile.» Bref, les banques pourraient d'ores et déjà supprimer les commissions pour «risque de change». Cette marche forcée des monnaies vers leur cours pivot n'est pas due au hasard. Les marchés financiers font, en effet, un par