York envoyé spécial
Où s'arrêtera l'Allemagne? Après avoir imposé à ses partenaires le «pacte de stabilité» qui corsette durablement les budgets des pays qui feront partie de l'euroland, Theo Waigel, le grand argentier allemand, en a rajouté une louche lors de la réunion informelle des ministres de l'Economie et des Finances qui s'est tenue, vendredi et samedi, à York (Grande-Bretagne). Il a, en effet, exigé que les Quinze s'engagent formellement à ce que les fruits de la croissance retrouvée servent à réduire la dette publique et non pas à financer des dépenses supplémentaires" Une façon brutale de couper court au débat qui a lieu en ce moment dans plusieurs pays, dont la France, sur la meilleure façon d'utiliser le surplus de rentrées fiscales, et de rappeler qu'une saine gestion budgétaire implique des comptes en équilibre" Ce rigorisme affiché a semblé donner raison aux quelques centaines de manifestants qui ont défilé sous les fenêtres des ministres sur le thème: «We want to keep the pound» (Nous voulons garder la livre), s'en prenant plus particulièrement à Theo Waigel. Dans le ciel, un avion tirait une banderole clamant: «EMU spells disaster» (l'Union monétaire rime avec désastre, traduction libre)" Car il est douteux que cette initiative, si elle prospère, soit bien perçue par les opinions publiques des probables onze pays qualifiés pour l'euro (les Quinze, moins la Grande-Bretagne, la Grèce, le Danemark et la Suède). En effet, l'Union est encore sonnée par les effort