Le premier round de la privatisation du CIC s'est achevé hier sur la
victoire des mieux-disants financiers. C'est au regard du prix proposé par chacun des cinq candidats au rachat du réseau bancaire du GAN que le ministère de l'Economie, sur avis conforme de la commission de privatisation, a annoncé avoir recalé deux des cinq prétendants: la BNP et le CCF. Autrement dit, seuls le néerlandais ABN Amro, le Crédit mutuel et la Société générale restent en lice. Ils auront donc accès aux secrets les mieux gardés du CIC (contentieux, litiges"), de manière à présenter une offre ferme le 3 avril prochain. La communauté financière est estomaquée. Pas une seconde elle n'avait imaginé que la BNP, deuxième banque commerciale française, puisse être remerciée si vite. D'autant que c'est à la BNP que serait revenu le CIC en novembre 1996 si le gouvernement Juppé, sous la pression des salariés et des élus locaux, n'avait in extremis renoncé à sa privatisation. Un étonnement qui n'a d'égal que la déception des troupes mobilisées ces derniers mois par Michel Pébereau, PDG de la BNP. Les occasions de rafler des parts de marché en France sont rares, et cet échec risque d'être lourd de conséquences à quelques mois de la mise en place de l'euro. La BNP avait pourtant mis le paquet: son offre valorisait le CIC à plus de 16 milliards de francs pour 100% du capital. Soit 6 milliards de mieux qu'en novembre 1996. Inflation. «On se doutait que cela pouvait être insuffisant, indique un proche du dossi