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Libération

Comment le Sud s'est invité au club. Demain, trois pays méditerranéens seront préqualifiés pour l'euro.

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publié le 24 mars 1998 à 21h17

«Beaucoup de premiers seront derniers et de derniers seront

premiers». Au lieu de marteler leurs sacro-saints critères de Maastricht, les Allemands auraient mieux fait de se rappeler ce passage de l'Evangile selon qaint Mathieu, ironisait récemment un chroniqueur du Financial Times. De fait, la course à la monnaie unique débouche, in fine, sur un scénario que fort peu auraient prédit au départ. Au lieu du petit noyau dur de pays «nordiques» (Allemagne, France, Autriche, Benelux), autour duquel les maîtres de Bonn et de Francfort espéraient bâtir une élite restreinte de la monnaie unique, c'est une vaste zone euro à onze qui va demain voir le jour. Y figureront tous les pays du Sud ­ «les monnaies du Club Med», comme gloussaient les allemands il y a encore deux ans ­, à l'exception de la Grèce, encore retardataire.

Demain matin, l'Institut monétaire européen (précurseur de la future Banque centrale européenne) et la Commission européenne doivent publier leurs rapports sur la convergence des économies. C'est sur la base de ces deux textes que les Quinze dessineront, le 2 mai, les frontières d'«Euroland». Les conclusions de la Commission ont déjà fuité. Réunis dimanche, les bras droits des vingt commissaires européens ont donné leur bénédiction à 11 participants sur les Quinze de l'UE. Seule la Grèce n'a pas rempli en 1997 les critères (d'inflation, de déficit public, d'endettement, de taux d'intérêt et de stabilité monétaire) fixés par le traité de Maastricht. La Grande-Bretagne