Sensibles au moindre chaud ou froid, les cours de l'or noir ont
réagi au quart de tour, hier, à l'accord conclu dimanche à Riyad par l'Arabie Saoudite, le Venezuela et le Mexique pour réduire la production mondiale de brut de 1,6 à 2 millions de barils par jour. Sur le marché de Londres, le prix du baril de Brent a fait un bond de 12% à l'ouverture puis s'est rapidement stabilisé autour de 14,90 dollars, alors qu'il tournait ces derniers jours autour de 12 dollars, son plus bas niveau depuis dix ans. La Bourse saoudienne a grimpé de 2%, enrayant la chute de 17% enregistrée depuis le début de l'année. Cette euphorie va-t-elle durer? C'est là toute la question. Les experts sont très partagés, car plusieurs incertitudes demeurent.
L'accord de Riyad n'est pour l'instant qu'une déclaration d'intentions. Il va devoir être entériné d'ici à la fin du mois par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Une réunion du comité de surveillance des marchés est toujours prévue le 30 mars à Vienne. Les onze pays membres du cartel ont été invités à participer à ce comité qui pourrait se transformer en réunion extraordinaire avec pouvoir décisionnel sur la production mais tous n'ont pas donné leur réponse. L'enjeu dépasse maintenant le seul cartel. En deux jours, neuf producteurs de pétrole, membres ou non de l'Opep, se sont engagés à réduire leur production, ces engagements portant sur un total de 1,15 million de barils par jour. Parmi les membres de l'Opep, l'Arabie Saoudit