Rome de notre correspondant
Sauf coup de théâtre, l'Italie fera partie, le 3 mai, du premier groupe des pays membres de l'euro. Nul n'en doute plus et pourtant, la péninsule continue d'être sur la sellette. La préparation, par l'Institut monétaire européen (IME), du rapport de convergence économique en Europe ne se passe pas dans un parfait climat d'entente. Les grands argentiers européens sont bien obligés de constater que l'Italie respecte, au 31 décembre 1997, les critères de convergence, mais doutent de la capacité de Rome à tenir le rythme. Par ailleurs, lors de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances des Quinze à York, l'Allemagne a insisté pour que les pays ayant une dette publique élevée comme l'Italie s'engagent à en réduire le niveau. Hier, le président du Conseil italien, Romano Prodi, s'est déclaré serein: selon lui, les nouvelles exigences allemandes traduisent avant tout le fait que Rome a été, à York, politiquement «préacceptée» dans le futur club de l'euro.
Il est vrai que le redressement italien tient presque du miracle. En trois ans, de 1994 à 1997, le déficit public a été divisé par trois, passant de 9,2% à 2,67% du PIB. Quant à l'endettement abyssal creusé durant les insouciantes années 80, il a commencé à décroître. De 1996 à 1997, la dette publique a reculé de 2,5 points (de 124% du PIB à 121,6%). Fort de ces bons résultats, le ministre du Trésor, Carlo Azeglio Ciampi, a promis de refaire passer l'endettement sous les 100% du PIB d'ici six