Depuis dix-huit mois, le siège parisien d'EDF a un petit air de cour
de récré. Deux élèves turbulents (le président Edmond Alphandéry et le directeur général Pierre Daurès, excusez du peu) n'en finissent plus d'y régler leurs comptes, au point d'être régulièrement convoqués par le proviseur. Hier matin, les deux hommes se sont retrouvés chez le ministre de l'Economie, Dominique Strauss-Kahn, pour se faire taper sur les doigts. Voilà quelques semaines, c'était déjà à Bercy que le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christian Pierret, leur avait fait la leçon. Le prochain coup, ça sera chez Jospin?
Lutte de pouvoir. C'est peu dire qu'il y a une lutte de pouvoirs entre les deux hommes. Alphandéry et Daurès se soupçonnent mutuellement des pires coups fourrés: campagnes de déstabilisation, non-transmission d'information, etc. Pas d'invectives entre ces gens de bonne famille, la guéguerre se fait par entourages et presse interposés. Et la maison EDF elle-même en a tellement marre que, la semaine dernière, cinq des plus hauts dirigeants de l'entreprise ont demandé à Dominique Strauss-Kahn d'arbitrer le différend une bonne fois pour toute.
Hier matin, Bercy a «pris acte» de l'engagement des deux hommes «de travailler ensemble en ne recherchant pas d'autre intérêt que celui de l'entreprise». En sortant, Edmond Alphandéry et Pierre Daurès en ont été réduits à cosigner le communiqué de presse le plus drôle de l'année. On y lit: «Nous nous attacherons à améliorer encore le système de décision