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Libération

Bercy planche sur le Livret A. Une baisse du taux, à l'étude, soulagerait la trésorerie des HLM.

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publié le 25 mars 1998 à 21h18

Faut-il léser le petit épargnant, plaçant ses économies sur un

Livret A, au profit du locataire d'un HLM? Lequel des deux représente le mieux les classes populaires? Le gouvernement Jospin est en train de retourner ces questions dans tous les sens, car la réponse est autant politique qu'économique.

Hier, Europe 1 affirmait que le taux de rémunération du Livret A pourrait baisser prochainement de 3,5% à 3%, voire 2,5%. Evidemment, le ministère des Finances s'est empressé de démentir: «Aucune décision n'a été prise.» Mais, s'agissant du Livret A, les gouvernements démentent comme ils réfléchissent ­ la question est bel et bien sur la table.

Pour mémoire, l'épargne collectée sur les livrets sert à financer la construction de logements sociaux. Cet argent est centralisé à la Caisse des dépôts qui le prête à son tour aux organismes de HLM. L'équation est toujours la même: plus le rendement du Livret A est élevé, plus l'argent afflue, plus il est possible de bâtir des logements. En mars 1996, lors de la dernière baisse du taux (de 4,5% à 3,5%), l'encours du Livret A avait chuté de 75 milliards de francs. Autant de perdu pour le financement des HLM.

Equilibre impossible. On peut aussi inverser le raisonnement: si le Livret A est rémunéré à 3,5%, cela signifie que les organismes de HLM doivent emprunter à 4,8% (la marge est de 1,3%). En période de baisse générale des taux d'intérêt, cet argent-là est relativement cher, et la construction de logements sociaux risque de ralentir.

L'équili