Menu
Libération

Bruxelles cherche ses propagandistes à l'école. La France est à la traîne dans la bataille pour convaincre les élèves des bienfaits de l'euro.

Article réservé aux abonnés
publié le 25 mars 1998 à 21h19

Pour les stratèges de l'euro, l'école est une bataille clé.

Difficile de faire la monnaie unique sans convaincre les 73 millions d'écoliers et lycéens de l'Union européenne. Qui s'avèrent eux-mêmes d'excellents pédagogues auprès de leurs aînés. Ceux qui sont chargés de l'«eurocommunication» rappellent volontiers qu'en Grande-Bretagne, lors de la décimalisation de la livre sterling, ce sont les enfants qui avaient aidé leurs parents et grands-parents à traverser cette petite révolution.

«A travers l'information sur l'euro, on se trouvera pour la première fois dans l'obligation d'enseigner l'Europe dans chaque école», souligne un rapport de la Commission de Bruxelles, qui insiste avec enthousiasme sur le «grand potentiel d'assimilation» et la «très forte capacité de transmission de l'information» des jeunes. En conséquence, les experts de Bruxelles recommandent à chaque Etat membre de «s'assurer que le milieu scolaire et les enseignants seront sensibilisés et disposeront d'une information de base adéquate pour mai 1998». «Quinzaine nationale». Or, la Commission grogne un peu contre la France qui, sur ce terrain, n'est pas en avance. L'Education nationale reconnaît même qu'elle a pris sur ce dossier un «retard indéniable», en partie explicable par le «climat d'incertitude» autour de la mise en place de la monnaie unique. Pressé par Bercy, le ministère multiplie actuellement les tables rondes pour boucler au plus vite son plan de communication. Il faut être prêt pour le 9 mai au