Séoul correspondance
L'annonce d'une possible reprise du groupe Kia, lundi, par Hyundai a fait l'effet d'un coup de tonnerre dans les milieux automobiles coréens. En prenant le contrôle de Kia, Hyundai motors entrerait parmi les dix premiers constructeurs mondiaux, avec une capacité de production annuelle de 2,5 millions d'unités. «C'est la guerre! Les hyènes se jettent sur la dépouille», a déclaré le principal intéressé, Kia motors, au bord de l'asphyxie depuis novembre avec 7,3 milliards de dollars (43 milliards de francs) de dettes, et qui s'oppose malgré tout à son rachat. Ladite guerre se joue en fait à trois: Hyundai d'abord, premier constructeur automobile du pays, Daewoo ensuite, et Samsung enfin qui, quelques mois avant la crise asiatique, s'est lancé dans l'automobile. Daewoo est hors course: le groupe a indiqué qu'il se rangeait du côté de son concurrent, car si Hyundai l'emporte, Samsung, dont la première voiture est sortie début mars, devra probablement quitter le secteur. Une manière de faire le ménage dans un secteur saturé.
Proche du pouvoir. Pour l'instant, le gouvernement n'a fait aucun commentaire, mais tout laisse à penser qu'il approuve. Jeudi, le président Kim Dae-jung a demandé à ce que le sort de Kia et de deux autres conglomérats en faillite soit réglé au plus vite. Hyundai prend donc les devants, soulignant que sur ce marché «il n'y a pas de place pour trois». Le groupe affirme déjà détenir 6% du capital de Kia. Les médias locaux rehaussent cette es