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Libération

Le suspense programmé d'Euroland. Onze pays qualifiés: la Commission et l'IME ne veulent pas effrayer les marchés.

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publié le 25 mars 1998 à 21h19

Bruxelles (UE),de notre correspondant.

Qui aurait osé parier, il n'y a même pas deux ans, que non seulement l'euro verrait le jour en temps et en heure mais qu'en outre la quasi-totalité des pays de l'Union européenne respecteraient les conditions posées par le traité de Maastricht? Les pays du «Club Med» (Italie, Espagne, Portugal), comme les qualifiaient avec mépris les Allemands, étaient disqualifiés d'avance. De même, nombreux étaient ceux qui estimaient, l'année dernière encore, que ni l'Allemagne ni la France ne parviendraient à respecter à la décimale près le critère décisif des 3% de déficit public autorisé. Encore une fois, la méthode communautaire a porté ses fruits, aidée il est vrai par le retour de la croissance: au 31 décembre 1997, date limite pour faire partie du premier train de l'euro, tout le monde, mis à part la Grèce, respectaient ces fameux dreikommanull (trois virgule zéro, en allemand). Trois pays s'étant autoexclus, ce sont finalement onze pays qui feront parti d'«Euroland» le 1er janvier 1999, date d'entrée en vigueur de la monnaie unique: Allemagne, Autriche, les trois du Benelux, France, Italie, Espagne, Portugal, Irlande et Finlande. C'est ce que vont constater les rapports de la Commission européenne et de l'Institut monétaire européen (IME) de Francfort, qui seront rendus publics ce matin. Et l'on peut parier que les Quinze seront de nouveaux réunis lorsque les billets et les pièces libellés en euros seront mis en circulation le 1er janvier 2