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Libération

Grand show syndical chez EDF.

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Cinq centrales se payent Guillaume Durand pour animer un débat «comme à la télé».
publié le 26 mars 1998 à 21h25
(mis à jour le 26 mars 1998 à 21h25)

On était parti pour assister à un grand moment de syndicalisme.

Mardi, pour la première fois, toutes les grandes fédérations de l'électricité et du gaz (de la puissante CGT jusqu'aux cadres de la CGC) joignaient leurs forces pour organiser un débat «sans tabous» sur l'avenir du service public. L'événement avait rameuté plus de 5 000 agents d'EDF et GDF sous la grande halle de La Villette. L'ambiance était chaude, les thèmes brûlants (déréglementation, politique énergétique et tutti quanti), et l'on se demandait de quoi tout cela allait accoucher: Woodstock syndical, grand-messe oecuménique?

Plateau de stars. Ni l'un ni l'autre. On fut spectateur d'un grand et très improbable moment de télévision. Sur un immense plateau monté au milieu de la halle étaient réunis tous les ingrédients du débat cathodique. Un animateur survitaminé (Guillaume Durand). Un panel d'une trentaine de «grands témoins», interrogés au lance-pierres. Un coin salon où les patrons des cinq fédérations gisaient dans de profonds fauteuils, et même un pupitre derrière lequel officiaient trois intellectuels de service (Emmanuel Todd, auteur de l'Illusion économique, le sociologue Michel Wieviorka et Guy Sorman, essayiste libéral conseiller d'Alain Juppé). Sans oublier un coin de table pour le sondeur de service: une grosse étude avait été commandée à la Sofres, dont les résultats seront distillés la matinée durant. La totale donc, sous l'oeil d'une foule d'objectifs, dont pas moins de cinq caméra