Travailleuses, travailleurs, voici venue l'époque où vous pouvez
vous faire vraiment mal. Il suffit de consulter via l'Internet (www.sec.org, rubrique Edgar) la base de données du gendarme de la Bourse américaine. Celle-ci stocke les informations (proxy statements) que toutes les sociétés cotées sont obligées de fournir à la US Securities and Exchange Commission. Or, au lendemain des bilans 1997, on en apprend de belles sur les salaires et les diverses primes octroyées aux patrons américains.
Prenez Michael Armstrong, par exemple. Le nouveau PDG d'AT&T a touché 1,8 million de francs" pour deux mois et demi de boulot. Armstrong, en effet, n'a rejoint le géant des télécoms qu'en octobre dernier (pour une année pleine, il empochera 8,5 millions). Surtout, il a eu droit à un sympathique cadeau de bienvenue: 90 millions. C'était le prix à payer pour l'arracher des commandes de Hughes Electronics, où on lui proposait presque autant pour rester. A de tels niveaux de revenus, on peut se permettre quelques fantaisies. Roger Enrico, n° 1 de Pepsi, vient tout bonnement de renoncer à son salaire (5,4 millions de francs l'an dernier). La somme servira à financer les études des rejetons des employés les plus modestes. La générosité d'Enrico ne va pas l'envoyer à la soupe populaire puisque le boss continuera à palper son bonus annuel: 10,8 millions en 1997, et presque autant l'année précédente.
Steve Jobs, patron intérimaire d'Apple, et Jim Barksdale, son homologue de Netscape (logiciel