Précision
Le conseil d'administration d'Eurotunnel ne comporte plus qu'un tiers de représentants financiers, sans lien avec les banques créancières (Libération du 30 mars). Le PDG Patrick Ponsolle a en effet réorganisé son conseil. Les banques, qui recevront près de la moitié du capital le 8 avril, n'obtiendront aucun poste d'administrateur.
On croyait l'affaire entendue: les établissements financiers auraient définitivement rincé les petits porteurs d'Eurotunnel, ces derniers n'ayant plus que leurs yeux pour pleurer. Eh bien non, le petit jeu continue de plus belle. Les banques viennent ainsi d'introduire une variante un rien perverse: elles demandent aux petits porteurs d'être complices moyennant indemnités de leur propre déconfiture.
Le jeu tourne autour de la vente à découvert de titres Eurotunnel. Au départ, les règles sont relativement simples. Seuls les petits porteurs spéculent à la hausse: ils ont acheté des actions et espèrent les revendre plus tard avec plus-value mais ils devront patienter au moins cinquante ans avant d'y parvenir" En face, les établissements financiers (banques, caisses de retraite, fonds de pension") spéculent à la baisse: au lieu d'acheter puis de vendre, ils vendent puis achètent. Dès lors, ils encaissent une plus-value quand le titre baisse.
Pour spéculer à la baisse, il faut d'abord emprunter des titres. Le spéculateur les revend aussitôt et, une fois que le cours a baissé, il les rachète. Il peut alors restituer les titres empruntés tout