Mais que faire de tout cet argent? Des capitaux, pas de dettes, une
trésorerie plantureuse et pas de projet d'investissement: nombre d'entreprises françaises souffrent de trop d'abondance. Le gouvernement a décidé de voler à leur secours. Mercredi, les députés vont examiner un texte, glissé en Conseil des ministres le 25 février dans le paquet DDOEF (diverses dispositions d'ordre économique et financier), qui devrait leur simplifier l'existence. Une fois ce dispositif voté, fin mai au plus tard, les entreprises pourront utiliser leur trésorerie pour racheter leurs propres actions de manière beaucoup plus souple et à des conditions fiscales plus avantageuses pour leurs propriétaires que par le passé (lire ci-dessous). Autrement dit, elles se voient encouragées à rendre l'argent aux actionnaires, leurs maîtres. Diminuer le nombre de titres en circulation revient en effet à partager la société entre un nombre plus réduit de propriétaires. Mécaniquement la part de chacun grossit. Dopage du cours de l'action garanti. Frilosité et panne d'idées. Avant même le vote du texte, de nombreuses entreprises ont préparé des programmes de rachat d'actions. Certaines ont déjà obtenu le feu vert de leurs actionnaires, comme les pétroliers Elf et Total. Le premier se réserve la possibilité de racheter 15% de ses titres dans les cinq ans à venir, soit une trentaine de milliards de francs. Le second se contenterait d'annuler 6,5% de son capital (10,5 milliards de francs).
D'autres s'apprêtent à p